15 Décembre hommage à Solveig Anspach

VENDREDI 15 DÉCEMBRE 
HOMMAGE À SÓLVEIG ANSPACH

À l’occasion de la sortie de l’intégrale Sólveig Ansbach en coffret DVD, 2 ans et demi après sa disparition,
Le Méliès qui a choisi de baptiser l’une des salles « Sólveig Ansbach » a décidé de projeter deux documentaires devenus rares de la réalisatrice d’origine islandaise installée à Bagnolet mais qui a si bien su filmer Montreuil dans ses
dernières fictions (Queen of Montreuil,L’Effet aquatique).





18H30 MADE IN THE USA
de Sólveig Ansbach et Cindy Babski
(France - 2001 - 1h45- VO)
Prix François Chalais,
Quinzaine des réalisateurs

C’est l'histoire d'une exécution. Celle d'un homme, Odell Barnes, né à Wichita Falls et exécuté à
Huntsville, Texas, le 1er mars 2000, à l'âge de 31 ans. Odell Barnes a été condamné à mort pour le meurtre d'Helen Bass, une amie de sa mère, retrouvée morte chez elle un soir de novembre 1989. L'enquête qui a conduit à son arrestation, à son procès et à sa condamnation, a été bâclée. 
Pendant neuf ans, Odell Barnes s'est battu pour que son affaire soit réexaminée.
Deux ans après la présentation de son premier film de fiction, Haut les coeurs !, où déjà le thème de la
disparition rôdait, Sólveig Ansbach revient à Cannes avec un documentaire sec et tranchant, tragique
et sombre comme les couloirs de la mort, Made in the USA. Un retour au cinéma du réel, genre par lequel elle s'initia à la réalisation, après son passage à la Fémis. Non que la fiction l'ait lassée, elle en écrit une nouvelle, mais c'est l'affirmation d'un besoin d'alterner des projets différents qui tiennent d'un même souci et d'une même obsession : le cinéma. 
Avec Made in the USA, Sólveig Anspach le démontre magistralement : le regard réfléchi et engagé qu'elle porte sur un fait social la condamnation à mort d'Odell Barnes la rapproche plus du cinéma que du reportage télévisé. Par la durée, le rythme, le sens de l'écoute, l'attention portée à la parole des habitants de Huntsville, aux paysages texans déshumanisés qui les entourent et les reflètent.
Rigoureuses dans leur approche journalistique, Anspach et Babski sont aussi de vraies cinéastes : tout
le hors-champ du procès (l'ambiance mortifère de Huntsville) est magnifiquement restitué ; les images splendides de Laurent Machuel et Jérôme Brézillon nous plongent dans un monde proche de celui d'Eggelstone, presque éteint, reclus, où la vie ne semble tenir que dans la lumière du ciel et des néons qui éclairent des paysages arides et dépeuplés. Comme porté par une urgence, Made in the USA est une longue enquête sur les circonstances de l'arrestation et, en creux, une réflexion sur la
question de la peine de mort aux Etats-Unis. À deux voix, féminines et intraitables, le film s'engouffre
dans les corridors nauséeux de la machine judiciaire américaine. On en ressort écoeuré, mais aussi
presque rassuré qu'un film consigne cette indignation.
Jean-Marie Durand,
Les Inrockuptibles


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