Rencontre Renc'Art avec Dominique Voynet
COMPTE-RENDU DE LA
RENCONTRE
RENC'ART AU MÉLIÈS
AVEC DOMINIQUE VOYNET
MAIRE DE MONTREUIL 6
MAI 2013
Pour Renc'Art au Méliès :
Marie-Madeleine Cornières, Marie-Jeanne Moussard, Mireille Rainguez
et Michel Podgoursky.
Pour la mairie : Dominique
Voynet, Emmanuel Cuffini et Sébastien Maire.
E
Marie-Madeleine
présente la délégation, réaffirme son soutien à l'équipe
licenciée et sanctionnée ou qui continue à travailler dans des
conditions difficiles, elle interroge la maire sur tant de
précipitation à se débarrasser du directeur artistique et demande
où en est l'enquête policière.
Mme Voynet
se dit aussi solidaire du personnel municipal ; d'autres agents
vivent mal les insultes, les caricatures… On ne va pas se
convaincre.
Il y a 2
démarches : une administrative, au vu du dysfonctionnement sévère
du fonctionnement municipal, l'autre de police judiciaire, dont on
ne sait rien, sauf qu'elle attend les résultats d'une enquête du
CNC, actuellement dans les locaux du cinéma. Les résultats de
l’enquête judiciaire peuvent prendre beaucoup de temps.
Le
Conseil du Cinéma :
L’association
redemande une réunion urgente car c’est un lieu d’expressions
diversifiées et de débats :
Mme La
maire : on attend un retour au calme…Il ne sera pas convoqué
prochainement.
Ce conseil
ne doit s'occuper, selon elle, que de la politique culturelle et non
des problèmes du personnel. Trop de temps perdu en dialogues de
sourds et en digressions hors sujet (paiements de taxis…) [S'il
n'y avait pas eu cette histoire de taxis, Mme Hocquard
n'aurait pas mis son nez dans la comptabilité et n'aurait pas
découvert les dysfonctionnements !]
Le retard
dans les travaux laisse du temps pour travailler le projet culturel
et donc elle ne voit aucune urgence pour convoquer le conseil du
cinéma.
Les
travaux du futur cinéma :
A
quelle date doit démarrer le chantier ? Durée des travaux ?
Mme La
maire : des difficultés ont été rencontrées à 3 moments
différents :
Il y a 2
ans, suite au concours d'architecture, un problème de volumétrie
par rapport au centre commercial a été révélé, des faiblesses
dans les projets (issues de secours à mettre en conformité, hall
d'accueil avec entrées et sorties, acoustique par rapport aux
commerces…) sont apparues, la géométrie de la coque a dû être
revue. En rajoutant une épaisseur d'isolant, il manquait alors 40
cm en hauteur !!! Au parking en dessous, la solidité des
fondations était prévue pour la coque seule (!) selon les calculs
de 2006, a dû être renforcée.
Dans la
conception même du projet, il va être difficile d'approvisionner
les travaux intérieurs à la coque, ouverte sur la place déjà en
service, un accès au chantier est en cours d'aménagement le long
du théâtre… Toutes les difficultés viendraient de la conception
séparée du cinéma et sa coque ?
L'entreprise
chargée du lot "plomberie et climatisation" a été en
liquidation judiciaire. Il y a 6 semaines, le repreneur de cette
entreprise a accepté de continuer le chantier. Comme c’est un
élément du gros œuvre, sa présence est attendue pour que les
calculs soient repris et revalidés…
Le chantier
pourrait débuter début juin pour une petite année voire 10 mois.
Pour le
moment, aucun surcoût n’est annoncé.
Le
projet culturel :
L’association
a demandé à quelle date il serait porté à la connaissance du
conseil du cinéma ? Qu’est advenu le projet déposé
par M. Goudet ?
Mme la
maire : Suite aux Assises de la Culture un conseil consultatif
doit se mettre en place ; Emmanuel Cuffini
et Stéphanie Perrier vont
piloter un texte martyr…Elle trouve le texte de M. Goudet dépassé
et passéiste. Pour elle la grosse question est le développement
des publics : avec les scolaires, ça marche ; mais les autres
publics sont à conquérir.
Les
professionnels s'interrogent sur l'avenir des salles de projection,
avec une jeunesse dont les habitudes de consommation des images sont
différentes et ailleurs : elle s'intéresse au cinéma, mais n'y va
pas.
Les
habitants des quartiers ont du mal à en sortir.
Comment
toucher les diverses populations (les femmes, les foyers, les
personnes âgées ?...)
Marie-Jeanne
Moussard fait remarquer que les transports pour les personnes du
haut Montreuil ne sont pas adaptés, elle suggère de meilleurs
transports, plus fréquents, pourquoi pas la mise en place de
navette. Réponse cela couterait beaucoup trop cher. Elle souligne
que la convivialité autour des films est aussi importante.
Mme la
maire promet que le projet culturel du cinéma ferra l'objet d'un
large débat dans la ville, avec celui des autres activités
culturelles…A suivre
Concernant
la programmation :
Marie-Madeleine
Cornières regrette la pauvreté du programme
actuel, sans avant-première, sans rencontres avec les réalisateurs,
avec peu de sorties nationales, des horaires inadaptés, ce n’est
pas ainsi que l’on va conquérir de nouveau public.
Mme La
maire déplore que beaucoup de tractations médiatisées, en
particulier à travers les réseaux sociaux, découragent
réalisateurs, producteurs, distributeurs… de "collaborer"
avec la Ville de Montreuil ! Selon elle, un agent qui est parti, a
laissé dans son ordinateur un message où il annule, vu son départ,
tous les rendez-vous au sujet de la programmation ! D’après elle,
les agents en poste actuellement subissent trop de pressions, de
sabotages, d'insultes.
Elle
regrette d'avoir dû annuler la séance municipale avec Yann
Arthus-Bertrand, prévue dans le cadre de l'Agenda 21, au motif que
c'était une séance "privée" alors que selon elle
Renc'Art "privatise" aussi les séances du cinéma
lorsqu'elle achète l'ensemble des places d'une séance en
organisant un débat clandestin. Nous avons fait remarquer
qu’auparavant lorsque l’association achetait beaucoup de places
le film au besoin pouvait être déplacé pour être projeté dans
une salle plus grande, ce qui n’est plus le cas actuellement.
Mme La
maire dit qu’il faut laisser le temps à Nathalie Hocquard
et Anne Huet de faire la
preuve de leur capacité. Le passé est douloureux, les douleurs
persistent.
Aujourd'hui,
selon la municipalité la fréquentation serait en augmentation !
Même si les chiffres prouvent le contraire, renseignements pris
pour la 1° semaine d’avril il y a 1 000 entrées de moins
en 2013 qu’en 2012…
À propos
de la publicité :
L’association
dénonce les 15 minutes de publicité locale et nationale que nous
devons subir avant chaque film.
Mme La
Maire prétend que ce n'est pas une décision de la nouvelle
direction, les contrats en cours sont annuels elle prend prétexte
que les 2 mois de fermeture des salles obligeraient à rattraper
les minutes de pub non passées pendant cette période. Ce contrat
pourrait être dénoncé il ne rapporterait que 26 000 € par an de
gain pour la municipalité.
Renc'Art
au Méliès informe ses interlocuteurs de son souhait de
réinvestir le cinéma.
Mme La
Maire nous informe qu’une autre association vient d'être créée
autour de cinéphiles non
politisés, soit disant excédés par
l'attitude de Renc'Art au Méliès, sa surenchère et sa
politisation.
Comme il y
a deux clubs de foot, il y aura deux associations, nous dit elle.
Qu’entend
la maire par non politisé ??? Renc’art de par ses statuts
n’est assujetti à aucun parti politique et revendique son
indépendance vis-à-vis de la municipalité quelle qu’elle soit.
Indépendance ne voulant pas dire neutralité. Faudra t’il que la
prochaine association soit à la solde de la mairie pour être
considérée comme non politisée ???
DV souhaite
la transparence sur le passé, en particulier sur les accords entre
l'association et le cinéma concernant les places gratuites et
celles payantes. La mairie prétend ne pas pouvoir savoir ce qui a
été donné, ni ce qui a été vendu.
Renc’art
répond que toutes les places offertes étaient inscrites
officiellement dans le journal du cinéma. Que pour toutes les
places payées, les chèques étaient faits au nom du trésor
public. Renc'Art au Méliès refera d'autres soirées en invitant
ses adhérents.
Mme La
Maire dit attendre les résultats de l'enquête du CNC sur la
nature des exo distribuées avant de lancer des rencontres pour
établir une nouvelle convention
entre les
associations
et la Ville, nouvelle convention qui pourrait prendre effet en
septembre ?...
Transfert
à Est Ensemble :
Mme La
maire dit qu’il ne faut pas se réjouir du passage
à Est-Ensemble (espoirs déçus ?) : le
transfert ne se fera qu'à la livraison finale des 6 salles, pour
une co-inauguration !
Elle
s’interroge sur la mise en place d’une commission des
programmes, comme il existe une commission des menus pour les écoles
(qui ne s'occupe pas d'établir les menus, mais qui réfléchit,
après coup, à ce qui a été donné à manger et propose des
améliorations…) ?
En conclusion pour la
maire l’urgent c’est d’attendre, elle pense qu’avec le temps
les choses vont s’apaiser. Pendant toute la durée de l’entrevue
(1h 30) elle a nous a bien fait comprendre qu’elle seule décide.
Elle a du être surprise du calme et de la maitrise des participants
de l’association ; elle qui prétend être confrontée à une
bande « d’agités furieux ». Fidèle à sa raison
d’être l’association avec l’appui de ses adhérents continuera
à œuvrer pour que le Méliès redevienne un cinéma municipal lieu
d’éducation populaire, d’échanges et de débats ouverts à tous
les publics ou la programmation n’est soumise à aucune ingérence,
faite par des professionnels de renoms comme nous en avons connu
jusqu’à un passé récent.